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04/07/2017

Grand Raid du Morbihan 177

posté à 14h27

Vendredi matin 9h,  départ de notre belle Normandie en direction de Vannes chez les Bretons pour le Grand Raid du Golfe du Morbihan...en compagnie d'Arnaud et de mes parents à qui j’ai demandé s’ils pouvaient s’occuper de mon assistance tout au long du parcours.

 

C’est mon objectif du 1er semestre (fixé depuis  la fin décembre) afin de mettre pour la première fois un pied dans l'ultra.. moi qui n’ai jamais couru plus de 101 km ( la CCC en 2014)! 

 

L'objectif en s'inscrivant  était d'y aller pour faire une grosse balade, y être finisher  et empocher les 6 points qui me manquent pour prétendre à une éventuelle inscription au tirage au sort de l'Ultra-Trail du Mont Blanc l'année prochaine...

 

Arrivé aux alentours de 13h sur Vannes, j'en profite pour retirer mon dossard  avant d'aller faire le plein d'énergie au resto. Au menu pâte bolognaise, crumble et bière...Je n’ai pas osé touché aux olives à l’apéro. J

 

Apres le resto, retour vers la voiture en parcourant le salon et les différents stands avant de rentrer progressivement dans ma bulle...  Habillage du « playmobil », préparation des pieds, du sac et briefing sur les ravitos dans la voiture en attendant que la petite pluie cesse. 

Petit café avec l'assistance et il est déjà temps de rejoindre la ligne de départ...Petit coucou à Bertrand  qui est en train de finir de se préparer puis je me faufile dans le peloton.. je ne me place pas au tout devant, j'aurai le temps de me faire une place si j'en ai l'occasion mais je me positionne de manière à ne pas être gêné  par d’éventuels ralentissements.

 

Je pars pour une longue balade donc pas question de dépasser les 12 km/h!  Et pourtant on se laisse vite aller par l’engouement, ces semaines de prépa et les deux dernières de relâche où il faut ronger son frein après tout ce volume !!!  On longe le port de Vannes et je prends rapidement mon allure... je laisse partir devant. Je discute avec d’autres coureurs, notamment Sébastien des Mollets Caennais avec qui je discute de sa balade au Mont-Blanc. 

 

Au premier ravito (km17), tout va bien ! Je fais le plein de mes flasks et j'en profite pour prendre quelques petits trucs sur le ravito... il va falloir donner au corps du carburant pour fonctionner tout au long de la course et je m'efforce de manger.  J'y arrive en 21ème position. A Baden, je am’rrêterai bien pour participer à la fete mais la route est encore longue.  Tour au long de mon périple je veillerai à bien m'hydrater et j'ai donc décidé de vider au moins une voire deux flasks entre chaque ravito / point d'eau.  - la troisième  dans le sac n'étant là qu'en cas de besoin et pour respecter le règlement de l’épreuve.  Au 35ème km à Larmor Baden,  je retrouve mon assistance.  Après le trail de l’Archange le mois dernier où j’ai perdu mes deux gros ongles d’orteils et un ongle au petit doigt de pieds, j’ai utilisé des protections d’orteils Epitact pour éviter de les faire souffrir un peu plus. Mauvaise pioche pour une heure ou deux c’est impeccable mais pour plus longtemps, ça crée des échauffements et  surtout ça respire pas ! J’enlève donc ma chaussure, réajuste la protection qui a glissé un peu pendant qu’Arnaud me remet des flasks remplies. Je m’alimente également avec le ravito et je repars sans perdre de temps car le prochain ravito est conséquent.

 

Au Bono km 52, ça fait déjà 4h40 que je cours et j’ai un peu chaud... Je m’hydrate, essaye de manger un peu même si cela a du mal à passer une demi banane et je bois de la Saint Yorre. Je repars du ravito après avoir fait une photo avec les bénévoles à la demande d’un correspondant Ouest-France et allume ma frontale à la sortie du pont. Je suis dans ma course même si je cours continuellement tout seul. La course est par moment un peu longue. A Crach,  je fais le plein de mes flasks et je décide d’enfiler ma veste coupe-vent car je commence à ressentir la fraicheur de la nuit et ma vitesse ayant diminué, j’ai tendance à me refroidir.  Je repars du terrain de tennis après avoir vu Arnaud et les parents. Avant d’arriver à l’embarcadère, je me fais doubler par les deux premiers coureurs du relais avec qui j’échange brièvement. Je dois avouer qu’avant de m’apercevoir  qu’ils étaient sur le relais, que mon moral en prenait un coup à voir la vitesse leur frontale revenait sur moi en si peu de temps !!

 

J’arrivée à l’embarcadère de Port-Navalo, je remplie ma flask et j’enfile le poncho et je gilet de sauvetage. La traversée va durer moins de 12 minutes, les gars sur le bateau sont super sympa et j’e profite pour discuter. Ça secoue un peu mais contrairement à ce que je pensais, je n’ai pas froid. Après la traversée, je croise Mickael de WonderTrail qui prend quelques photos et dont je ferais la connaissance à Arzon. Je me remets en tenue de course et reprends mon chemin. A la sortie  du bateau, je reconnais le port du Crouesty que j’ai déjà vu lorsque j’étais en saison à Sarzeau. Je me dirige vers le gymnase où je dois revoir mon assistance et où j’aurais l’occasion de me refaire une santé. J’y arrive à 2h33. J’en profite pour faire un état des lieux de mes pieds qui semblent comme à l’habitude souffrir un peu. Ces derniers deviennent une véritable attraction pour les bénévoles:/ Je change de t-shirt et de manchettes et je prends le temps de manger un peu. Je m’arrête une vingtaine de minutes comme je me l’étais fixé. Je fais par la même occasion la connaissance de Mickael, photographe pour Wondertrail qui attends Christophe LEBOULANGER dont il a en charge l’assistance et qui malheureusement je l’apprendrai au ravitaillement suivant, aura loupé le ravito d’Arzonu. Comme après chaque ravito où j’ai pu m’alimenter je repars en plein forme même si je suis un peu (beaucoup) entamé.

 

Après Arzon, je vais connaitre quelques mésaventures : je me tape le petit orteil dans une racine et il devient subitement (très) douloureux, la protection que j’avais mise à créer une inflammation et je ne parviens plus à poser le pied. Je dois m’arrêter et bidouiller avec les sparadraps que j’ai sur mon pied tout en essayant de ne pas perdre trop de temps. Je parviens à trottiner de nouveau malgré la douleur et je me prends une gamelle quelques minutes après n’avoir pas suffisamment levé les jambes… Je fais un rapide check-up : le genou a un peu ramassé mais il  a connu déjà bien d’autres mésaventures. Je continu même si j’ai considérablement perdu de la vitesse. Tant pis il me faut aller de l’avant et Sarzeau devrait arriver vite. Je manque de me perdre par manque de lucidité tout simplement : au bout d’un  chemin, je ne vois pas la pancarte de l’organisation indiquant aux coureurs de serrer à gauche si bien que je fais demi-tour croyant m’écarter du parcours mais en rebroussant chemin, je retombe sur une rubalise indiquant le tracé. La fin de nuit est un peu compliquée. J’ai hâte que je jour se lève et de revoir mon assistance car courir tout seul est un peu long !

 

A Sarzeau, encore une fois, je prends le temps de me ravitailler. Cela vient dur et je ne parviens pas à tenir l’allure que je souhaite. Ma mère, Arnaud et Mickael me remonte bien le moral.. Au fond de moi je sais que ça ira au bout sauf gros pépin physique. Je n’ai pas de grosse douleur hormis la fatigue et la lassitude d’avoir couru tout seul une bonne partie de la nuit. Je continue ma course vers Vannes mais si cette partie devient longue d’autant plus qu’à un moment donné ma montre m’a lâché et je n’ai plus trop la notion de distance, que je retrouve sur le parcours des coureurs de la Ronde des douaniers (36 kms) qui viennent de commencer et qui sont que très peu à s’apercevoir que je suis sur le 177.  Je me contente d’avancer et m’efforce de courir même si, par moment, je prends trop facilement l’initiative de marcher. L’arrivée au stade de Sené est difficile, celui-ci peine à arriver et il fait de plus en plus chaud. Je prends moins de temps de pause car je veux rejoindre au plus vite l’arrivée. Arnaud me remonte bien le moral contrairement à d’autres qui se font un malin plaisir de me dire que leur coureur est reparti sans prendre de pause (« esprit trail, es-tu là ??) », mon moral est certes entamé mais au moment de quitter ce dernier ravito, il est loin d’être au plus bas et  je repars regonflé.

 

Je me remets vite en route et à Port Ana, l’organisation m’informe que je suis dans le top 10. Ça me reboost totalement et je finis la course en doublant pas mal de coureur du 36 que j’avais vu me doubler auparavant. Arnaud m’informe que le gars devant que l’on croyait 8eme alterne la marche et la course et qu’il n’éest pas bien. Je me fixe donc l’objectif de revenir sur lui et le dépasser, chose que je parviensi à faire.. Les 10 derniers kilomètres ne sont pas simple d’autant plus que je n’ai plus de montre et  je ne sais plus trop où j’en suis. Je  termine les deux derniers kms avec Arnaud qui m’informe que je suis dans le Top10 sûr, pour lui 8ème . Sur les classements qui m’annoncaient 14eme à l’arrivée, après les mis à jours et rectificatifs il s’avère que je termine 9ème de la course.

 

Je franchis la ligne d’arrivée, en 20h00 (temps de traversée décompté), heureux d’être arrivé  au bout de mon premier ultra,  et avec une bonne gestion dans l’ensemble.

L’heure qui a suivi le franchissement de la ligne a été un peu plus difficile : envie de dormir, fatigue, ventre en vrac, difficulté pour s’alimenter. Je croise Bertrand avec qui j’échange quelques mots et le félicite pour sa course et l’on regagne l’hôtel pour une bonne douche et une petite sieste avant de revenir sur Vannes pour le diner.

 

Le lendemain, je vais assister à la remise des récompenses. Je revois quelques coureurs Normands et ceux avec qui j’ai partagé un petit moment de course. Seuls les 6 premiers sont récompensés et le  1er par catégorie. La récompense m’importe peu. Cette 9eme place au scratch et 3eme senior est une récompense à elle seule de toutes ces heures passées à l’entrainement, runnings aux pied ou sur le vélo. Je ne me rends pas encore bien compte de ce que je viens de réaliser là mais je suis parvenu à terminer cet ultra-trail alors qu’il y a encore 7 ans je peinais à en courir 10

 

 

 Avec des « si », la course serait tout autre. Cependant j’ai beaucoup appris ce week-end notamment  en ce qui concerne ma gestion de course et je sais que je peux encore optimiser mes temps aux ravitaillements notamment mais en travaillant aussi sur le mental. C’est un premier pas dans l’ultra-trail satisfaisant et il me tarde déjà d’y retourne. A J+4, je n’ai plus de douleurs musculaires. Cela dit, je vais prendre encore quelques jours pour reposer l’organisme qui a un peu souffert il faut l’avouer !

 

Je voudrais remercier  Arnaud ainsi que ma maman pour la belle assistance qu’ils m’ont fait sur cette épreuve, mon papa pour les photos et les encouragements tout au long du week-end ; mon coach Ludo pour tout le travail qu’il réalise en amont pour me préparer au mieux tout au long de ma saison et m’amener en forme à l’approche de l’évènement ; mon osthéo Elodie pour le travail qu’elle réalise sur moi à l’occasion de mes douleurs occasionné par ma pratique et sa disponibilité ; et surtout mes petites femmes qui acceptent de me laisser partir  à l’occasion de mes séances d’entrainements ou courses, pour pratiquer ma passion.

 

Merci  aussi à mon partenaire NutrisensSport qui m’apporte beaucoup en matière d’hydratation et nutritionnel avec ses produits.

Au passage je suis d’ailleurs ouvert  à toute proposition d’aide/sponsor pour envisager de participer à de tels évènements tant ils nécessitent des moyens financiers, matériels et logistiques…

A bientôt,

 

Anthony

 


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