Retour sur ma participation à la Courmayeur-Champex-Chamonix et la semaine qui l’a précédée. (CCC).

 

Je n'avais pas remis de dossard depuis fin février à l'occasion du Défi des fondus du trail du Vignoble Nantais avec une blessure contractée une semaine plus tard qui m'a enquiquinée jusqu'à la mi-juin...Et pourtant, tiré au sort pour la Chamonix-Champex Courmayeur, j'ai fait le pari osé de prendre le départ de cette course ce vendredi 29 août en ne la préparant qu'à partir de la mi-juin.. Aucune expérience sur ultra pour moi, qui plus est avec un tel dénivelé (6100 m de d+ sur 101 kms). Pas d’expérience non plus en montagne, je n’étais pas monté à plus de 1800 m d’altitude jusque-là !

 

Lundi 25 Août J-4

 

Sortie de 9,7 kms pour un peu plus de 800 m de d+ dans Chamonix sur le chemin qui monte au plan de l’Aiguille du midi..

http://www.strava.com/activities/185060274

Petite ballade d’oxygénation pour prendre l’air de la montagne et se dégourdir les jambes…

 

Mardi 26  J-3

 

 

Ballade en famille au Salon de l’ultra-Trail. En fin d’après-midi après une journée de repos enfermé dans l’appart à cause des pluies incessantes depuis la fin de nuit, petite ballade en famille et visite du Stand de Compressport et celui de Go2 Nutrition. Rencontre de Cecilia sur le stand de GO2 qui me présente les nouveautés produits et petite photo devant le stand. Je m’alimente principalement avec les produits de la marque car ces derniers me correspondent parfaitement bien !

 

Mercredi 27 J-2

 

Préparation du Sac + Récupération du dossard

 

 

 

Jeudi : Footing et réveil musculaire dans le Centre de Chamonix. Pas les grosses sensations mais c’est souvent comme ça les veilles de course !!

Repos + Préparation de la réserve alimentaire & du sac d’assistance pour Charly

 

Vendredi 29 Août –Jour J

 

Profil de la course

 

Debout 5h45, petit-déjeuner (riz complet, ricoré et banane) et direction la place du Mont-Blanc pour prendre la navette qui me mènera à Courmayeur, en Italie, ville de départ de la course. Environ 45mn de trajet pour arriver de l’autre côté du Tunnel et je rejoins la ligne de départ qui se remplie peu à peu…Je profite de l’heure qui me reste pour faire vérifier mon matériel obligatoire par les commissaires de course, ce sera toujours çà en moins  à faire pendant la course !

Je porte le dossard 3255 je fais donc partie de la première vague. Je discute un peu avec Victorien que je retrouve sur place avant de me placer et attendre 9h00….ll est 8h20 et tout le monde est déjà en place… 40 mn à attendre ça va être un peu long d’attendre ce départ… Passage des consignes et point sur la Météo qui nous attend avec Catherine Poletti puis les trois hymnes nationaux. Il est 9 h 00… Le départ est donné !

 

Courmayeur -Tête de la Tronche

 

Je pars, bâtons en mains,  sur un bon rythme afin de ne pas me laisser prendre dans les premiers rétrécissements  qui interviendront une fois la route quittée… Une boucle dans la ville de Courmayeur et déjà la pente qui s’élève alors que nous sommes encore sur le bitume… Je décide de laisser partir devant… la route est longue, je ne dois pas me surestimer mais faire ma course aux sensations d.autant plus que j’ai laissé le cardio à l’appartement (c’est peut être une bonne chose finalement!). On commence par une ascension de 10.4 kms et 1435 m dénivelé. Je mettrai 2h01 pour arriver jusqu’en haut. 

 

 

Tête de la Tronche – Grand Col Ferret :

 

C’est roulant je me fais plaisir dans la descente de la Tête de la Tronche et je m’arreterai au refuge Bertone pour faire le plein express des flasks et glaner quelques petits trucs à manger sur le ravito ! Il en sera de meme pour  le refuge Bonnati (+ remplissage poche à eau). Malgré tout, il y a quelques petites grimpettes qui m’obligent à marcher. Après Bertone, je ressens une petite gêne sous le pied, même gêne ressentie que lors de mon dernier footing de 2 heures, au Mont de Cerisy :/ … C’est une zone de frottement entre mon pied et ma semelle…j’aime pas trop ça d’autant que j'en suis qu’aux envions du 15ème km !  J’essaie de m’alimenter du mieux possible et m’hydrater comme il le faut mais peut être pas assez…

 

Arnuva (27,4 kms)

 

A Arnuva, je ne m'attarde pas…  Je prends quelques raisins secs et fais une nouvelle fois le plein de mes flasks. La pluie fait son apparition à la sortie du ravito et une nouvelle difficulté arrive… le Grand Col Ferret ! Je n’hésite pas et je sors ma veste Salomon Bonatti avant d’être trempé mais j’entame  l’ascension  et c’est finalement sous un joli soleil que celle-ci va s’effectuer ! Tant pis je ne m'arrête pas d’autant plus que ma veste est respirante.. Tantot je me fais doubler…tantot je double des coureurs… je continue mon petit bonhomme de chemin et l'ascension ne se passe pas si mal pour quelqu'un qui s'est entrainé sur une côte d'un kilomètre et de 200 mètres de dénivelé!

 

Grand Col Ferret ou la Bascule…

 

Une fois Grand Col Ferret atteint, c’est une descente de plusieurs dizaines de kms qui nous attend..

J’arrive en haut relativement bien et j’entame aussitôt la descente. Je sais qu’il ne faut pas que je descende trop vite sous peine de le payer par la suite.. J’essaie de m’hydrater et m’alimenter régulièrement.

La Fouly et son ravitaillement (41,9 kms)

Je fais une nouvelle fois le plein de ma poche à eau et de mes flasks et repars.  J’ai un petit coup de moins bien. J’essaie de profiter du ravito pour m’alimenter et m’hydrater. La portion entre la Fouly et Champex me parait un peu longue et le 1er ravito avec assistance tarde à arriver… Des débuts de crampes font leur apparition aux ischios et m’enquiquineront jusqu’à la fin… J’essaye de m’hydrater du mieux possible mais le mal est fait.. Je me jette sur mon tube de sporténine ( à raison d’un comprimé par heure) pour essayer de faire passer les douleurs.

 

Champex-Lac (1er ravito avec Assistance) (55,9 kms)

 

J’arrive à Champex-Lac à 17h48 …. J’aperçois Yoann qui m’indique que Charly est sous la tente. Il en profite pour recharger ma poche à eau, mes flasks remplies de Carbo Max et me remettre quelques pâtes de fruit GO2. Pendant ce temps j’en profite pour prendre un peu de sucré (verre de Coca , compotes, fruits sec…) sur le ravitaillement mis en place par l’organisation et discuter avec Charly. Je lui parle de mes crampes… Je ne veux pas m’éterniser sur les ravitos mais malgré tout le temps passe vite et la vue des copains fait du bien. On discute brièvement mais ô combien ça recharge les batteries de s’arrêter quelques minutes !!!!

 

Je repars de Champex gonflé à bloc et discute un peu avec un concurrent britannique. A partir de ce moment-là, je ferai un petit bout de chemin tout seul enfin non, avec mon ami l’IPOD qui m’aura accompagné pas mal de temps à partir de la mi-course ! La difficulté à venir s’apelle Bovine, . En voyant les troupeau et en entendant le son des cloches,  je comprends toute la signification de ce nom. La pluie, le vent et le brouillard ont fait leur apparition. Les ornières, la boue me feraient presque croire que je suis en train de courir dans les herbages de ma Normandie en plein mois de novembre sauf…qu’on est à plus de 2000 m d'altitude, qu'il y fait un peu plus frais quand même et qu'on est au mois d'Aôut! Un coureur me dépasse et je l’aperçois déjà plus…  Le balisage mis en place par l’organisation est conséquent et permet de ne pas s’écarter du parcours. Je pense un temps à mettre ma frontale mais je vois encore suffisament, je sortirai ma frontale au prochain ravito…

 

Trient (2ème ravito avec Assistance) - (72 kms)

 

J’arrive  à Trient, au 72ème kilomètre sous des trombes d’eau… J’en profite pour mettre mes gants et ma frontale car la nuit est tombée et je commençais à ne plus voir grand-chose dans la descente !!! Je prends quelques nouvelles de la course auprès de Charly et le speaker annonce que le 1er concurrent est arrivé… Pas étonnant, à  La Fouly il avait déjà 2h15 d’avance sur moi ! De quoi en mettre un coup au moral....ou pas...

Retour sur les sentiers avec la montée de Catogne qui aura sans aucun doute était la plus difficile des ascensions pour moi sur cette course et les crampes aux ischios se font de plus en plus présentes…ça pique un peu mais on dit toujours que la douleur est une information… Il me faut faire abstraction de cette douleur et penser à l’objectif : rallier la ligne d’arriver ! On s’en rapproche mais c’est encore loin…

 

Vallorcine (3ème et dernier ravito avec Assistance) (82,5 kms)

 

A Vallorcine, après une descente humide et glissante,  je revois une dernière fois Charly qui prends une fois de plus soin de moi !  Je bois un peu de coca et j’en profite aussi pour avaler un café qui me réchauffe un peu ! J’ai un peu de mal à m’alimenter mais il faut avouer que les cookies pris sur le ravito m’ont fait du bien… Je sais qu’il me reste une difficulté, enfin une montée et que Chamonix se rapproche… Je repars en marchant vers le Col des Montets puis vers la Tête au vent . Je me sens beaucoup mieux même si de temps à autres mes ischios me rappellent à l’ordre. Au col des Montets le brouillard est bien présent et les encouragements du public me donnent un second souffle. L'ascension se passe beaucoup plus aisément que la précédente.

A La Flègère je ne m’attarde pas sous la tente et descend vers Chamonix, je sais que le plus dur est derrière moi et que je vais rejoindre Chamonix… Je n’arrive plus à courir, je marche j’essaye de trottiner de temps à autre mais les jambes ont du mal à suivre.  La descente vers Chamonix, j’ai l’impression que les kilomètres ne passent pas vite et pourtant l’éclairage urbain me fait dire que je ne suis plus très loin de l’arrivée.. Je reconnais une portion du chemin que j’ai emprunté au cours de ma sortie du lundi. On retrouve la route et  un dernier petit km en centre-ville… IL est 3h30 du matin… Il n’y a pas grand monde dans le centre de Chamonix à cette heure mais qu’importe…

 

 

Je l’ai fait ! J’ai franchi la ligne d’arrivée de la CCC !

 

 

 

C’est l’aboutissement de ces heures de préparation depuis la mi-juin et plus particulièrement depuis la mi-juillet où j’ai accumulé du travail de denivelé et sorties longues, à pied et à vélo.

 

 

Charly est là pour me féliciter ; Je vois aussi Victorien qui est arrivé déjà depuis quelques heures et son frère William.

Petites photos pour immortaliser ce moment, petites discussions avec Charly et les gars et je vais chercher ma polaire de Finisher. J’ai un peu de mal à réaliser encore. J'aurais aimé partager cette arrivée avec Solenne mais avec Louane c'était un peu compliqué de la réveiller en pleine nuit!!! A ce moment là, il me tarde de les retrouver !

18h28 de course et pourtant j’ai l’impression de n’être parti courir dans la montagne que depuis quelques heures seulement…C’est passé vite et hormis les ischios qui grincent encore, pas de gros bobo ni douleurs à déplorer !

J'ai pris beaucoup de plaisir au cours de cette course en ayant pour seul objectif de franchir la ligne d'arrivée.

Erreur d'alimentation, d'hydratation... J'ai beaucoup à apprendre sur ce style d'épreuve et les erreurs me permettront d'envisager différemment mes prochaines courses. Cela étant, je me contente largement de ce résultat ! je franchis la ligne d'arrivée en 18h28, presque 7 heures 30 après le premier concurrent...

Avec des si...du travail de vitesse et plus de seuil, des ravitaillements plus express..cela aurait été sans doute mieux mais c'est déjà beaucoup que d'avoir effectué ce parcours !

 

J'ai découvert un style d'épreuve différent de ce que je connaissais avec une ambiance et une organisation aux petits oignons. Des moments d'euphorie où il faut savoir se contenir, des passages à vide où il faut essayer de se remotiver ... Mais c'est rien comparé à ce que certains ont subi pendant deux nuits sur l'utmb ou ceux qui terminaient leur course à Chamonix ce midi alors que la mienne s'était finie 9 heures plus tôt.

 

 

Cette course en appellera sûrement d'autre mais pour l'instant un peu de repos est forcément nécessaire.

 

A j+11, j’ai déjà effectué deux petits footings .

 

Merci à ma petite femme de me supporter et de me laisser le temps de pratiquer ma passion et m'entraîner. Merci Charly Bizeul & Yoann pour l'assistance, leur réconfort et l'aide précieuse sur les postes de ravitaillement...Merci Arnaud Gonzalez pour les conseils et les entraînements et m'avoir permis d'envisager au mieux cette course.

Merci à mes deux partentaires que sont Compressport et GO2 Sport Nutrition.

Merci à tous pour vos encouragements et de félicitations.

 

A bientôt Antho